La grande histoire d'une petite bastide
Selon les historiens, les premières pages ont été écrites par les Romains. Dès les premiers siècles de notre ère, sur le promontoire dominant la rivière Doulouze, ils installent un "emporium", centre de commerce permettant d’acheminer des marchandises vers les villas et cités voisines.
Au Vème siècle, Saint-Justin, 1er évêque de Bigorre et compagnon de Saint Sever, évangélise la région. Il laisse à cette terre son nom, conservé jusqu’à nos jours.
En 1280, la Bastide de Saint-Justin voit le jour. Le 28 mai, Constance de Marsan scelle sa fondation en paréage avec les Chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem (futur ordre de Malte). Les habitants des paroisses voisines sont venus s’y établir (sept églises étaient à l’époque disséminées sur la commune actuelle).
Les bastides
A la fin du Moyen-Age, pour faire face à l'expansion démographique et à la dispersion des populations, les Rois de france et d'Angleterre ou de puissants seigneurs vont créer des villes nouvelles. Peupler, développer, défendre un territoire, telle est la vocation des bastides, implantées sur les grands axes commerciaux de la Méditerranée à l'Atlantique.
Dirigée par des moines soldats, la cité veille alors sur l’entrée dans la vicomté de Marsan. Avec la création de la Commanderie Hospitalière, les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle venant de Nérac y trouvent refuge et assistance avant de rejoindre la Voie de Vézelay.
Cependant, la ville médiévale aurait été édifiée sans l’autorisation du duc d’Aquitaine, roi d’Angleterre. Edouard 1er va alors appuyer la création de nombreuses bastides anglaises autour de Saint-Justin : Arouille (1280) aujourd’hui rattachée à notre commune, Mauvezin (1280), Labastide d’Armagnac (1291) Betbezer (1320).
Site défensif entouré de murailles défendues dit-on par huit tours, Saint-Justin a connu une destinée guerrière: siège des Anglais en 1359, pillages par les troupes protestantes en 1569 et destructions pendant la Fronde…
Mais sa position stratégique, « sur la route de Paris », lui a valu également des heures de gloire. De grands personnages y ont été accueillis (Gaston Phoebus, Jeanne d’Albret, Henri IV, Louis XIII et sa nièce La Grande Mademoiselle). On y a même croisé un brigand gentilhomme, le Compère Guillery, détrousseur de bourses notoire.
Au XIXème siècle ce sont ses foires aux bestiaux parmi les plus importantes de France qui font la renommée de Saint Justin: plus de 10000 visiteurs et jusqu'à 3000 paires de bœufs vendus ou échangés!. Le village comptait plus de 2500 habitants et a été chef lieu de canton pendant 10 ans.
Sept siècles se sont écoulés et la cité conserve tout son caractère avec un riche patrimoine témoignant des différents chapitres de son histoire tourmentée.